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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/73

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coin de l’âme japonaise ; il y a dans ce pays où l’on aime bayer à la lune et baguenauder sous les cerisiers en fleur, des gens qui se torturent avec délices et leur pénitence de prédilection c’est de se mettre nus sous les cascades l’hiver. Il y a dans les jardins des temples, des fontaines ménagées à cet effet où l’on peut voir des pèlerins se livrer à cet exercice. Quant au mysticisme, j’ai trouvé une très curieuse brochure, tout à fait récente, en anglais, qui avec quelques renseignements sur les pratiques de la secte ZEN donne des sujets de méditation qui font rêver : en voici quelques échantillons[1] :

« Où étiez-vous avant que vos parents fussent
nés ? »

« Quelle est la voix du vent ? La couleur de la
pluie ? »

« Faites taire la cloche qui tinte dans un monastère
lointain de la montagne. »

« Le mort porte le cercueil où un homme vivant
est renfermé. »

« Marchez droit sur la route qui a quatre-vingt-dix-neuf
courbes. »

  1. Furuya. The Path of the adept. Yokohama, 1901.