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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/80

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est devenu gauche et affreux sans observations. Ce qu’il pense du costume est facile à inférer de son empressement à le quitter aux heures non officielles pour reprendre son souple kimono et ses sandales. Que demain le gouvernement voie la nécessité de fermer de nouveau le pays plus ou moins complètement et le moyen d’y parvenir, et les Japonais (s’ils ne sont pas déjà irrémédiablement entamés par l’influence occidentale) se laisseront enclore dans les limites de leurs îles. Au fond si les convoitises de divers voisins ou alliés le permettaient, ce serait la résolution qui leur plairait peut-être le mieux. Un peuple, en qui est si profondément ancré le respect de la loi représentée par son souverain, est un peuple moral. Il obéit avec la même douceur à toutes les prescriptions du patriotisme, d’un code d’honneur extrêmement sévère, d’une étiquette sociale rigide et d’une organisation familiale forte et sans appel. Tout ce que les coutumes traditionnelles du pays considèrent comme prescrit fait loi dans le cœur du Japonais et il s’y soumet sans révolte. Naturellement ces coutumes se sont formées jadis sous l’égide d’une philosophie et d’une religion étrangères, et par la volonté des grands formateurs du Japon d’hier, les Shoguns Tokugawa, et il est possible de faire remonter à leur source cha-