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Page:La Ville de Mirmont - Les Pétrels, conte paru dans La Pette Gironde, 26 sept 1940.djvu/7

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D’abord les pétrels cinglèrent presque au ras des lames dont leurs ailes grand ouvertes ont depuis longtemps, « comme celles de tous les oiseaux de mer », emprunté la courbe. Les moutons du large fuyaient sous eux en troupeaux éperdus. Un goéland, qui planait très haut, traça dans le ciel un cercle indifférent, puis s’éloigna sans comprendre. Des marsouins, qui sautaient hors de l’eau et croyaient ainsi ressembler aux dauphins du poète Arion, les suivirent un instant, cherchant à deviner quelle proie les attirait si loin ou quel danger leur causait tant d’effroi.

Mais les pétrels ne rencontrèrent pas ― on l’a regretté souvent ― le cormoran sagace et de bon conseil, qui leur eût dit : « Oiseaux myopes, vous n’avez pas la notion des choses ! Allez dormir ! Allez dormir ! Un soleil perdu ne se rattrape pas. »