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Page:La Ville de Mirmont - Les Pétrels, conte paru dans La Pette Gironde, 26 sept 1940.djvu/6

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Alors, pareil à l’inquiétude qui, vers certaines époques, saisit et rassemble les tribus migratrices, un désir subit et plus fort que la raison les fit courir, foule maladroite, sur la pente douce de la plage, jusqu’à la mer. Là, toutes les ailes s’ouvrirent ensemble ; et le vol, hésitant au-dessus des premières vagues, puis formé en triangle régulier et ramant l’air à la cadence de la chanson des grands voyages, fonça tout droit sur les vestiges éblouissants de la lumière. Il doubla la ligne avancée des récifs qui semble surgir ou s’affaisser selon la respiration lourde du flot. Il croisa une barque de pêche qui rentrait au port, à peine inclinée par le vent, et dont un flanc était rouge et l’autre noir de crépuscule. Les phares s’allumaient en clignant des yeux, un à un, le long de la côte.