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ESSAI SUR L’HISTOIRE

vi, fils de sainte Nonne, du xive et empruntée à la Chronique que nous venons de citer, comme le second auteur l’annonce lui-même (i).

3o Une espèce de grammaire latine et bretonne élémentaire, à l’usage du clergé armoricain, dont le manuscrit est du xive siècle (2).

4o Trois dictionnaires breton-français-latin, l’un, manuscrit, de Jean Lagadeuc, du diocèse de Tréguier, terminé en l’année 1464, et fait sur le modèle d’un plus ancien, du même genre, de son compatriote frère Jean Ianneus (3) ; l’autre, imprimé sous le titre de Catholicon, en 1499, et qui n’est que l’ouvrage du premier complété ; le troisième, construit, compilé et intitulé par noble et vénérable maistre Auffret de Quoatquevran, chanoine de Tréguier, sous le titre aussi de Catholicon (4)

5o Un livre d’heures en latin et en breton (Heuriou enn latin hag enn brezonek), édition de luxe, à l’usage de la noblesse de Cornouaille, de Léon et de Tréguier, contenant, en vers bretons, les principales prières de l’Eglise, et des chants sacrés, qui, d’après le calendrier (car le premier folio manque), a été imprimé en 1486 (5).

Si les titres littéraires des Bretons du v^ au xii" siècle constatent une ère brillante, ceux que nous venons de passer en revue, à l’exception du premier, qui appartient au passé, marquent une époque de décadence : orthographe, vocabulaire, grammaire, tout en porte l’empreinte.

De l’an 1100 à l’an 1300, ou environ, l’orthographe bretonne de la fin du XI* siècle, dont nous avons indiqué précédemment les caractères, se modifia peu : nous en pouvons juger par la manière dont les noms celtiques sont écrits dans les Cartulaires de Redon, de Landevenec et de Quimperlé, et par les titres des Croisades récemment découverts. Le seul changement qu’on y trouve est l’heureuse introduction du A-, dans l’alphabet, en remplacement du c, lettre trompeuse, d’un son double, qui tend à disparaître à mesure qu’on s’éloigne des premiers temps (6) ; l’emploi de la diphtongue ou au lieu de w, et du w au lieu de cette dernière lettre (7) ; de ’i au Heu de Vu, qui le figurait fort mal, et au lieu de 1’^*, lettre inutile ; à’e au lieu d’/, quand le son de la première est un des deux e de l’alphabet français (8) ; enfin, de dd, de J, de dh, de ^/2, de et de z, ad libitum, pour rendre les dentales aspirées eT et ô (9).

Mais, à partir du milieu du xive siècle, l’influence française se fait sentir d une manière fâcheuse dans l’orthographe des Bretons. Leur alpha-

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  1. P. 202. — Ce mystère a été traduit par Le Gonidec. Paris. Merlin. 1837.
  2. Musée brit. Biblioth. Coton. Cléop. N. F. B. 5. 9.
  3. Bibl. royale. Fonds Lancelot, no  160.
  4. Wrken, au lieu de urken (Cart. Rhed. Ibid. p. 420) ; et aourken, au lieu de aurken (Ibid.) Wenrann, au lieu de uenrann. Warhen, au lieu de uarhen. (Cart. Land. fol. 150 et 140.)
  5. Oedd pour oid, usité antérieurement. Guillaume Le Breton (1180) écrit oedd : mech (4) Jehan Calvez. Tréguier. 1499. ^^^.^^ ^^^^ ^^j. jl ^^^^ j interpretalur, pu- !o, Dans la biblioth. de. M. le comte de Ker- dor fuit, honte fut ; on dit maintenant oe. tjariou, à la (^, rand’ Ville. (^9) Illrgard pour kirgars. (Cart. Landev. Ti Le Cartulairc de Hedon écrit rt«fetpoe. fid. 143 verso.) Drem riid pour cZremrûz. (Ibid. h’inl-xcallon. Kalanhedre. {Ap. DeCourson, fo. lCi%.) MorweriienponrmQrwézen. MerTnin Histoire dfs peuples Bretons. T. L p. 39V)A !e- pour Merzin. Terra de Vuz pour de Pud ou de yiellor. ( Ibid. p. 396. ) Kertcigar. [ Ibid. p. Pudd ou de Pudh, comme on écrivait avant. Î)8. 1 — Le litre des Croisades de la famille (De Courson, loco cit. p. 404. —. Siz. Idem, de Kergariou porte kacrkariou ; celui des Ibid. p. 408.) Seidhun pour sdzun. (Cart. Carcoet, kacrkoel. Landev. fol. I’f2 recto. )