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DE LA PRONONCIATION DU BRETON.

L’alphabet breton a vingt-quatre lettres, dont vingt-et-une simples, a, h, k, d, e, f, g, h, i, j, l, m, n, o, p r, s, t, u, v, z ;et trois doubles : ch, clt,, w. Les sons qu’elles représentent existent tous en français, à l’exception de celui de l’aspiré c’h, qui a une articulation gutturale particulière, correspondante au ch des Allemands, à la X des Espagnols, et au j^ des Grecs ; il y a seulement une différence dans la manière constante dont les Bretons se servent de quelques-unes de ces lettres, savoir : e, i, g, ch, r s j tD.

E n’est jamais muet, mais toujours ouvert ou fermé, et se prononce tantôt comme dans bergère, tantôt comme dans hébété,

I, après une voyelle, a toujours le son de l’t français dans le mot ndif. G a constamment la valeur du y des Grecs et du g allemand, c’est-à-dire qu’il se prononce ghé, jamais j.

Ch se prononce toujours comme dans cheval, jamais comme dans archéologue. R se fait sentir invariablement à la fin des mots terminés en er, comme dans pater. S conserve le son sifflant qui lui est propre, et n’a celui de z dans aucun cas, même entre deux voyelles.

TT, selon les dialectes, se prononce, soit ou, comme en anglais, soit x>, comme en allemand, soit comme u français, le même en breton ; mais le plus généralement il a le premier son.

Il est inutile d’ajouter qu’en breton les diphthongues ou et eu se prononcent comme en français, sauf dans un très-petit nombre de mots, que le Dictionnaire indique. H. V.


DES SIGNES ET DES ACCENTS EMPLOYÉS DANS CE DICTIONNAIRE.

Afin de mieux caractériser quelques sons spéciaux, tels que le g ou n mouillé, figuré en français et en italien par gn, et de même habituellement en breton ; Vl mouillé, rendu par deux l précédés d’un i en français, comme d’ordinaire en breton, et enfin Vn nazal que rien ne distingue en général, on a cru devoir emprunter ici Vn tilde ou ñ des Espagnols, pour rendre le premier ; on a figuré le second au moyen d’un / ainsi souligné l ; le dernier, d’un n surmonté d’une barre horizontale w ; et l’on a écrit mon, manchot, qui peut s’écrire aussi moign ; ialou, grimaces, qu’on peut aussi écrire taîllou y gañ-éñ, avec moi, qu’on écrit communément gan-en. De même, on a pensé que les accents, dont on peut se passer ailleurs, étaient utiles dans un ouvrage de ce genre, et on les a indiqués ici comme ils le sont dans les autres Dictionnaires bretons ; ils donneront la valeur des sons aux lecteurs qui auront foi dans l’oreille de l’auteur ; du reste, on ne s’est servi que de l’accent aigu, indiquant le son clair de l’e qu’il surmonte, et de l’accent circonflexe qui donne la valeur d’une longue à la voyelle ou à la diphihongue sur lesquelles il se trouve. Si l’on a employé par exception le tréma, ça été seulement au-dessus de l’e qu’on a figuré ë, pour rendre un des sons de ’y des Bretons de Galles, et Ye presque muet des Bretons de Vannes, qui correspond à la diphihongue française eu, prononcée très-brève, ou à l’e, dans reteîuV. Enfin l’on a marqué d’une astérisque "* les mois évidemment d’origine étrangère, et relativement nouveaux an breton. H. V.