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INTRODUCTION.

articulation plus l)rèvc. Exemples : blôa :, année ; nadoz, aiguille ; tnadeier, Lonti ; jicirione : , vérité, etc.

Le Z a, dans la bouche de plusieurs Bretons, le son fort cl le son doux du l/i anglais.

Observations sur les Consonnes.

J’ai dit que L se prononçait comme en français et j’ai donné pour exemples lagad, kc’h, etc. Je ferai observer que cette Mr<i Se mouille quelquefois et se prononce comme les deux I-L dans les mois français taille, tbeillE, quille, etc. Lors dune qu’un L aura celte articulation, il sera souligné d’un Irait, de cette façon l. Exemples : ba[, tache blanche ; kelen, des mouches ; pilou, des guenilles, etc.

J’aurai aussi quelques remarques à faire sur l’N qui quelquefois est nasal. Quand il est précédé d’un a, il se prononce comme dans les mots français maman, amant, etc. Quand il est précédé d’un e ouvert, il se prononce comme in dans les mots français i. ncidext, i. nten-TioN, INTIME, etc. Lorsqu’il esta la suite d’un (/fermé, il aune articulation particulière dont je ne saurais indiquer la valeur en français. On pourra cependant venir à bout de prononcer facilement éñ nasal, si l’on réllédiit qu’il n’existe d’autre différence entre celte articulation et l’articulation de en nasal dans le mot français examen, que celle que l’on rcconnait entre le son de Vc fermé et celui de ’e ouvert.

Lorsque N est précédé de la voyelle i, il a quelquefois aussi l’articulation nasale ; mais il est impossible d’en indiquer la valeur en français. Voyez les exemples. Enfin après o, N nasal se prononce comme dans les mots français o. n, bon, bonté, etc. Pour indiquer dans l’N cette articulation nasale, je me servirai d’un trait qui sera placé au-dessus de celte lettre, de cette façon S, soit qu’elle se trouve précédée d’un a, d’un e ouvert, d’un </ fermé, d’un i ou d’un o. Exemple : avtañ, ici ; añt, rainure entre deux sillons ; hañCer, moitié ; kañl, cercle ; h(i>i. été ; /iiañ, œal. ido ; «ñJ :, étroit ; eñkrez, inquiétudekeñCa, premier ; keñlct, leçon ; heñ(, chemin ; miTU, taille ; senti, obéir ; éñv, ciel ; Mñ, lui ; liiTiver, auprès ; dêñved, des brebis ; Itñva, gémir ; iñlañv, veuf ; inlr, perte du lustre ; hinviz, chemise de femme ; fuiva, se mouvoir ; don, apprivoisé ; hoñtron, ver de cadavre ; dont, venir ; mont, aller ; roñltel, râle des mourants. Dans la langue bretonne, comme dans quelques langues de l’Asie, on reconnaît dans la plupart des consonnes un son fort et un son faible. iJans ce dernier cas, on devrait peut-être les placer ])armi les lettres !i(/uii/es. Celte particularité est sensible à la troisième personne du singulier et i la seconde personne du pluriel du présent de l’indicatif dans les verbes dont l’inlinilif est terminé en ia. A dél’aut de caractère connu qui puisse indiquer cette articulalion, on se contcnlera de souligner la lettre qui y est sujette, ainsi qu’on l’a fait pour Î’L mouillé. En voici quelques exemples :

Glébia,

gUb,

glcbil.

Béc’hia,

bec’h,

léchil.

Ucùlia,

hcûi,

heùljt.

Lcûnia,

leün.

leünit.

Béria,

bc’r,

bérit.

nhia,

bés,

bésH.

Rocfnia,

roéñv,

roi’nvit.

J’engage les personnes qui possèdent bien la langue à faire attention à la manière dont la lettre faible ou liquide se prononce en construction. Ann drd- zé a vér ac’Itanoun, cela me pique ; bérit arclnk, embrochez la viande.

Des Diphthongues (*).

On appelle diplithongucs les sons produits par l’union de deux voyelles inséparables, mais distinctes à l’oreille, comme ae, ao, etc. On remarquera d’abord que les deux voyelles qui commencent plusieurs noms substantifs n’ont pas toujours le son d’une diphlhongue. Dans le mot acr, par exemple, ae e,-t diphthongue, si ce substantif est précédé de l’article indéfini ciir ou eunn, ou d’un nombre cardinal d’une seule syllabe. Exemple ; eunn aer, une couleuvre ; mais ae n’est pas diphlhongue, si c’est l’article déûni or ou ann qui précède le substantif au singulier. Exemple : ann


(*)0n m’a reproché de n’avoir rien dit, dans la première édition, des Iriphtliongucs, qui, i ce que l’on prcleiul, sont assez fiéqucnles dans le breton. Non-seulement je n’en ai pas reconnu une seule dans celte langue ; mais je crois qu’elles sont fort rares dans les autres langues. Pour conslilucr une Iriplilhonguc, ilnosullil pas de la réunion de trois voyelles, il faut encore que ces trois voj elles no forment qu’un son où l’oreille puisse reconnaître (iistinctement chacune des voyelles. Le moi iauañk, que j’écris iaoiiañk ( en g. illois ieunnc), offre bien une combinaison de cinq voyelles pour quelques personnes ; mais pour moi le mol iaouank n’en a que quatre, attendu que les deux camctères rcnnis ou donnent un son aussi simple que a et o. u’ailleurs pour celui qui connaît la prouonci. üion du mot iaouank, il est clair qu’il n’y a dans ce mot que deux diphtLongues, ia, oua, et qu’il est partaijé eu deux syllabes ia-ouañk.