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DEUX CORSAIRES MALOUINS

mer, au fond d’une grande baie, et à l’entrée d’un vallon très fertile, qu’arrosait un beau ruisseau.

Il avait été, autrefois, un des ports les plus riches de la côte, à l’époque où on y transportait l’argent des mines de Potosi ; mais depuis que, pour éviter les attaques des flibustiers, ce métal était amené à Lima, par terre, la ville d’Arica avait perdu de son importance, et les deux petits forts qui la défendaient avaient été désarmés.

Dès l’arrivée de l’escadre, les opérations commerciales, tolérées, s’engagèrent, sinon clandestinement, tout au moins de nuit.

On embarqua de la viande, de la farine, des fruits, du vin, des métaux, et aussi du numéraire, en échange des toiles, des miroirs, des serrures, des montres, des pendules, etc…, et des barres de fer, qu’on eut beaucoup de peine à tirer du fond des cales.

Après un court séjour, l’escadre, encouragée par ce premier succès, se rendit à Ilo, en suivant une côte plate, mais sans mouillages, encadrée à grande distance par de hautes montagnes, couvertes de neige.

Là, tandis qu’on faisait du négoce en ven-