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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/262

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DEUX CORSAIRES MALOUINS

tinuelles alternatives de sévérité feinte, et de tolérance, Pontchartrain provoquait la déloyauté, et la mauvaise foi, de tous ceux qui participaient à ces expéditions. Ils en étaient arrivés à se jouer de ses interdictions, répétées sans sanctions, et à se persuader que les intérêts de l’État, solidaires des leurs, justifiaient tous leurs subterfuges.

À partir de 1708, et jusqu’aux négociations pour la paix, le commerce à la mer du Sud avait pris de telles proportions que Daubenton en donnait le tableau suivant[1] :

« La quantité de navires français, tant grands que petits, qui commercent dans ces mers, est si extraordinaire, qu’il n’y a presque pas de jour qu’il n’en paraisse quelqu’un sur les côtes de la mer du Sud, et qui n’entre dans quelques-unes des rades de ces côtes ; qu’il est presqu’impossible de les en empêcher, tant parce qu’il s’en présente souvent plusieurs à la fois, qui unissent leurs forces, que, parce que les endroits où ils abordent étant sans défense, ils intimident,

  1. Daubenton à Pontchartrain, 29 janvier 1708. Archives nationales. Manuscrits. Marine, B 7.