stupéfaits de son intelligence. C’est un petit garçon chétif et maigre, qui ne fait pas de bruit, qui ne rit jamais, qui parle à voix basse et qui pleure quelquefois, sans cause apparente ; c’est un neurasthénique, une pauvre petite souris neurasthénique qui reste dans son coin, bien sage et silencieuse. Alexis est plus bruyant et moins docile ; mais il adore sa mère et pour elle, le cher petit, il irait dans le feu.
Quand Mamacha a parlé, Alexis obéit et personne, non pas même le tzar, pas même le bon Dieu, ne pourrait l’empêcher d’obéir. Ah oui, Alexis aime bien sa petite Mamacha !
S’il n’y avait pas l’ogre, comme on serait heureux dans le grand palais sonore ! Mais voilà, il y a l’ogre, le méchant ogre qui boit du wodka et qui bat les valets.
L’autre soir, j’ai raconté l’histoire du Petit Poucet à Alexis qui ne pouvait s’endormir. Alors, le cher petit m’a demandé, lorsque j’eus fini :
— Dis, Yette, pourquoi que le bon Dieu il a fait des ogres, dis ?
J’ai ri et j’ai pensé au grand-duc.