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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/61

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

La Victoria nous attendait à la porte ; les enfants se précipitèrent sur les coussins, froissant sans pitié ma pauvre robe de soie ; puis le valet de pied referma la portière ; le cocher enleva ses deux cobs d’un coup de fouet, et la voiture fila à toute vitesse, escortée par deux cosaques à cheval, vers le Palais impérial.

Les abords du Palais étaient garnis de troupes à cheval qui assuraient le service d’ordre, la lance ou le sabre au poing. Des officiers passaient sans cesse sur le front des troupes, puis revenaient vers l’entrée monumentale, en saluant de leur épée.

Un détachement des cosaques de la Garde Impériale formait une longue avenue depuis le milieu de la place jusqu’au Palais ; les voitures entraient à la file dans cette avenue vivante, décrivaient un cercle devant le perron puis repartaient grossir la file qui s’étendait le long d’une des ailes du bâtiment.

Tous les lustres allumés dans les immenses salons projetaient une vive lueur sur la vaste esplanade où scintillaient les lames des sabres, les pointes des lances et des baïonnettes.

La voiture stoppa devant la vaste entrée