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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/99

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

— Eh bien, j’aime mieux ça, oui, j’aime mieux que vous soyez un peu… comment dirais-je, un peu… dessalée, disons le mot. Je déteste ces petites bégueules qui ne savent rien et qui font des impairs. Au moins vous, puisque vous avez vu le loup, vous savez ce que c’est. Il n’est pas bien méchant… au contraire… Et puis d’ailleurs, chez moi, il vient tellement de monde, je connais tant de gens qu’il faut savoir se montrer à la hauteur de toutes les situations. Vous me comprenez ?

Tiens, je te crois que je comprends. C’est assez clair.

— Je cherche non seulement une aide, une distraction, mais aussi une amie. Vous me plaisez beaucoup, mais là beaucoup et vous savez que je ne vous lâche plus. Vous vivrez avec moi, tout près de moi ; nous causerons… j’adore bavarder. Vous me ferez la lecture, vous m’accompagnerez partout, au théâtre, quand je joue, à la promenade, en voyage, aux courses, aux bains de mer, enfin partout. Ah, vous savez que j’adore les restaurants de nuit et que j’y vais souvent. Vous viendrez avec moi. On y rencontre quelquefois d’aimables jeunes gens avec lesquels on peut pas-