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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/100

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

ser un bon moment… en tout bien tout honneur, s’entend. Êtes-vous musicienne ?

— Oui, un peu, je pianote.

— Qu’est-ce que vous savez jouer, par exemple ?

— Du Brahms, du Chopin, du Mozart, du Beeth…

— Et Viens Poupoule ? Ah ! vous me jouerez Viens poupoule, n’est-ce pas ? Et puis un tas de chansons, vous savez, ces chansons des rues, le Dernier baiser, la Fifille à sa mère, la Mattchiche

— Mais oui, tout ce que vous voudrez.

— Ah ! tenez, vous êtes une perle. Et l’anglais, est-ce que vous parlez l’anglais ?

— Oui, un peu…

— Elle est épatante. Et le russe ? Vous devez comprendre le russe, n’est-ce pas ?

— Oh ! si peu…

— Moi, je sais un mot, un seul, en russe, Dourak ; le connaissez-vous ?

— Sans doute, on l’emploie aussi fréquemment qu’en français, en Russie.

— Ah ! qu’est-ce que ça veut dire ?

— C’est un vilain mot, je n’ose vous le répéter.