Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/216

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Du faste qui vous étonne
L’exil punit plus d’un grand ;
Diogène dans sa tonne
Brave en paix un conquérant.
          Les gueux, les gueux, etc.

D’un palais l’éclat vous frappe,
Mais l’ennui vient y gémir.
On peut bien manger sans nappe
Sur la paille on peut dormir.
          Les gueux, les gueux, etc.

Quel Dieu se plaît et s’agite
Sur ce grabat qu’il fleurit ?
C’est l’Amour qui rend visite
À la Pauvreté qui rit.
          Les gueux, les gueux, etc.

L’Amitié, que l’on regrette,
N’a point quitté nos climats ;
Elle trinque à la guinguette,
Assise entre deux soldats.
          Les gueux, les gueux, etc.

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