Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES GUEUX

1812
Air : Première ronde du Départ pour Saint-Malo.


             Les gueux, les gueux,
          Sont les gens heureux :
             Ils s’aiment entre eux,
          Vivent les gueux !

Des gueux chantons la louange ;
Que de gueux hommes de bien !
Il faut qu’enfin l’esprit venge
L’honnête homme qui n’a rien.
          Les gueux, les gueux
       Sont les gens heureux :
          Ils s’aiment entre eux !
       Vivent les gueux !

Oui, le bonheur est facile
Au sein de la pauvreté :
J’en atteste l’Evangile ;
J’en atteste ma gaieté.
          Les gueux, les gueux, etc.

Au Parnasse la misère
Longtemps a régné, dit-on :
Quels biens possédait Homère ?
Une besace, un bâton.
          Les gueux, les gueux, etc.

Vous qu’afflige la détresse,
Croyez que plus d’un héros,
Dans le soulier qui le blesse,
Peut regretter ses sabots.
          Les gueux, les gueux, etc.