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LE CHANT DES NATIONS

1847


Tous les captifs qui sur la terre
Courbaient leur front, l’ont relevé
Pour commencer la grande guerre,
Par qui leur droit sera sauvé.
Ils ont fait ranger à leur tête
Les hommes libres, leurs aînés,
Qui s’en vont calmes à la fête
Devant ces lions déchaînés.

Le jour des grands destins se lève
Au son du cuivre et du tambour.
Ô guerre ! c’est ton dernier jour !
Le glaive brisera le glaive
Et du combat naîtra l’amour.

Chaque patrie envoie un nombre
De combattants pris au hasard
Parmi ceux qui souffraient dans l’ombre :
Ah ! ils se sont levés trop tard !
Mais leur colère amoncelée
Fera d’un coup rompre leurs fers,
Et l’on verra dans la mêlée
Quels maux leurs grands cœurs ont soufferts.

Le jour des grands destins, etc.

Les couleurs de mille bannières
Flottant au front des légions,
Rappellent aux yeux les frontières
Qui séparaient les nations ;
Mais l’espérance étant commune,
Ces bannières vont se mêlant,