Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/248

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Ces nations n’en font plus qu’une
Sous le drapeau bleu, rouge et blanc.

Le jour, etc.

Faut-il que la foule avilie
D’un seul orgueil soit l’instrument,
Et que son échine assouplie
Redoute un brutal châtiment !
Ce n’est point ainsi qu’on nous mène,
On n’emprisonne pas le feu,
Et l’immortelle race humaine
Porte en ses flancs l’âme de Dieu.

Le jour, etc.

Sur son beau cheval de bataille
Le despote accourt furieux :
La fusillade et la mitraille
Pleuvront au signe de ses yeux.
Marchons en colonne serrée
Sur son armée au sombre abord,
Lentement, comme la marée,
Entre les écueils de son bord.

Le jour, etc.

Il voudrait encor nous voir vivre
Enchaînés comme des démons.
Nos ossements, comme le givre,
Blanchiront la plaine et les monts
Avant cette honte suprême
De subir son joug détesté.
Dieu seul est grand, il veut qu’on l’aime
Et qu’on le serve en liberté.

Pierre Dupont.