Dans les champs on va par groupes ;
Tiens ! j’en vois flâner là-bas.
Mais le soir, flairant la soupe,
Tous allongent leur compas.
Lestement fendons l’espace !
Mes garçons nous rirons après,
En louant la grâce
D’un joli vin frais !
|
Maurice Bouchor.
(Extrait des Chansons de marche. Hachette et Cie, Éditeurs. Paris.)
À BATIGNOLLES
Sa maman s’appelait Flora,
A connaissait pas son papa,
Tout’ jeune on la mit à l’école,
À Batignolles.
A poussa comme un champignon,
Malgré qu’aile ait r’çu pus d’un gnon,
L’soir, en faisant la cabriole,
À Batignolles.
Alle avait des magnièr’s très bien,
Aile était coiffée à la chien,
A chantait comme eun’ petit’ folle,
À Batignolles.
Quand a s’balladait, sous l’ciel bleu,
Avec ses ch’veux couleur de feu,
On croyait voir une auréole
À Batignolles.
|