Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/10

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« Des hommes se disant ouvriers, mais qui ne sont pas dignes d’être vos camarades, vous ont donné de mauvais conseils et poussés dans une voie compromettante pour vos véritables intérêts. Ces hommes ont troublé l’ordre, amené, par la violence, l’interruption du travail, et par la violence encore vous ont empêchés de le reprendre. Plusieurs d’entre eux sont déjà entre les mains de la justice ; nous saurons atteindre les autres. Je ne pactiserai jamais avec l’indiscipline et le désordre.

« Telle est mon inébranlable résolution.

« Ouvriers mineurs reprenez donc vos travaux, et lorsque vous les aurez repris, choisissez parmi vous, si vous le jugez nécessaire, des délégués, qui, n’en doutez pas, seront écoutés avec la plus grande bienveillance par l’administration du grand établissement auquel vous appartenez ! Répudiez les funestes influences ; écoutez les conseils d’un de vos plus vieux amis ! Rappelez-vous ce qui s’est passé il y a quinze ans, lorsque j’avais l’honneur d’administrer l’arrondissement de Valenciennes : alors comme aujourd’hui on voulait vous égarer. Vous avez répondu aux excitations par le calme et le dédain ; vous êtes restés fidèles au drapeau de celui qui, depuis son avènement à l’empire, vous a prodigué les témoignages les plus éclatants de son affectueuse sollicitude. Il me tarde de vous revoir tels que vous étiez en 1851, et de pouvoir encore dire de vous :