Aller au contenu

Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

houillères, dans leur santé débile et dans ce défaut de taille et cette infériorité physique qui les rend si souvent impropres au service militaire !

« L’honorable organe du ministère public vous a dit, d’après les renseignements qu’on lui avait fournis, que le détacheur peut abandonner le marchandage s’il lui est onéreux.

« Sans doute ! Mais comment ?

« L’entreprise est généralement accordée à quatre ouvriers. Ils donnent chacun 12 fr. de garantie, soit 48 fr. Si le travailleur excédé ne peut continuer, s’il résilie, il subit la retenue de la garantie à titre de clause pénale ; et, en outre, bien souvent, quoique le marché soit résilié, on fait continuer le travail à la journée, en prenant le taux de l’adjudication comme base de la journée-type dans la veine ainsi délaissée par les adjudicataires.

« Le ministère public vous a appris un autre grief. Il est assez récent. Autrefois, quand l’ouvrier était à bout, ou qu’il avait, par un vigoureux effort, terminé sa tâche avant l’heure, il pouvait immédiatement remonter au jour. Depuis dix-huit mois environ, les choses ont changé. L’ouvrier, fût-il harassé, ne peut remonter qu’à certaines heures invariablement fixées. Il reste, en attendant, au milieu de l’obscurité de la mine, les pieds dans l’eau, exposé à toutes les conséquences d’un refroidissement après l’échauffement du travail.

« Ce n’est pas tout. Jadis la Compagnie payait les hercheurs. Elle a trouvé une combinaison pour faire peser