Page:La grève des charbonniers d'Anzin, 1866.djvu/45

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grève sont en somme venus comme à souhait pour servir les intérêts pécuniaires de la Compagnie d’Anzin.

« Cela nous expliquerait les motifs singuliers de la visite qu’un organe officiel ou officieux de la Compagnie d’Anzin raconte avoir été faite à M. le préfet du Nord par MM. Thiers, Lebret, Casimir Périer, Chabaud-Latour et Lambrecht, qui auraient été, par un sentiment de convenance et d’intérêt personnel, remercier ce fonctionnaire d’avoir, après la simple augmentation de 25 centimes, ramené les ouvriers à leurs travaux.

« L’intérêt personnel de ces messieurs ! oui, il est satisfait, je le vois ! Mais je suis en singulier doute, si cette visite a eu lieu, que M. le préfet… »


M. le président : « Maître Foucart, vous n’avez pas mandat de répondre à cet article au nom de M. le préfet. »


Me Foucart : « Certes, non, monsieur le président : je ne défends que ceux qui ont besoin d’être défendus. Je dis seulement que l’opinion publique n’a pu croire à de tels remerciements, qui auraient été bien peu cherchés en tout cas. M. le préfet ne s’est pas, qu’on sache, préoccupé de l’intérêt personnel de ces Messieurs ; il n’a eu en vue que le maintien de la paix publique, et il eût, de l’avis de tous, répudié des remerciements formulés au nom d’intérêts privés, surtout après l’augmentation que ces intérêts viennent d’infliger à l’industrie.

« Espérons, en tout cas, que, plus tard, d’autres situations et d’autres sentiments seront aussi complétement satisfaits.