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Mais le persécuteur tenace
Est resté sourd à ma menace.


Alors, du matin jusqu’au soir,
Mes mains à la vis acharnées
Ont comprimé sous le pressoir
Ses fibres indisciplinées.

Mais dans l’organe renaissant
Battait toujours un flot de sang.


Le lendemain, prenant pour cibles
Ses chairs que je fis dépecer,
De mille flèches invincibles
Je me plus à le transpercer.

Mais sous cette forêt de flèches
Battaient toujours les chairs revêches.


Le jour suivant, groupés en ronds
Sur l’enclume où le dur fer danse,
Deux quatuors de forgerons
Le martelèrent en cadence.

Mais, bondissant à chaque effort,
Le révolté battait plus fort.


Enfin, pour le vaincre à mon aise,
Je le poussai d’un poing brutal
Dans l’incandescente fournaise
Où l’artisan fond le métal.