Page:La libre revue littéraire et artistique, 1883.djvu/190

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Parfois a autre chose ou plus que de l’esprit, mais n’a jamais d’esprit. Voudrait en avoir. En fait de pointes, dépasse le but, et, croyant effleurer, entaille. Volontiers puissant, s’aigrit de manquer de souplesse. Alors, au lieu du trait qu’il ne sait point décocher, va jusqu’au coup de lame qu’il assène.

— Coutelas, qui tranche, furieux de n’être pas fine épingle pour piquer.

Est en position. Pour ses travaux a conquis le terrain ; mais ne permet à nul autre d’y mettre le pied. Jette l’œil autour de lui, fait bonne garde, et court sus à qui touche à son sujet. Si, près du sien, un rayon similaire cherche à poindre, vite, de sa main influente il le renfonce ou l’éteint… Diable ! il ne lui faut pas d’étincelle à côté de ses tisons !

— Étoile jalouse, qui s’impose et, dans son voisinage, ne tolère que des nébuleuses.

Ouverte, mais d’accès trop facile. Prend feu à première vue. Aime tout le monde, et n’a long souvenir de personne. Renouvelle sans répit ni trêve le répertoire de ses amitiés. Attachement sincère… tant qu’il dure : un jour, une heure, une minute. Après, néant !

— Miroir, où toutes les affections se reflètent, mais qui n’en conserve aucune.

F. Fertiault.