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sante d’entrain, et aussi un vacarme de fête foraine, interrompu par la retraite française : les nôtres quittant le pays de là-bas. Massenet eût bien dû s’arrêter là. Ce n’était pas gai, cela finissait mal, cela satisfaisait moins l’oreille, mais plus le cœur et l’effet eût été plus grand. Il y avait, en outre, à entendre le septuor de Beethoven, cette œuvre exquise sur laquelle, au moins, tout le monde est d’accord, et un fragment de la Walkure, de Wagner, qui, soit que je fusse mal disposé, soit que j’aie mal compris, ne m’a pas grandement charmé. Dimanche dernier (et dimanche prochain, probablement), la Symphonie fantastique, une première audition d’un air de concert, de Mendelsohn, chanté par madame Marie Schrœder ; Egmont, de Beethoven, et le Ballet de Henri VIII. À Pasdeloup, on donnait, avec le morceau de M. Frank, deux fragments importants du Rienzi : le chœur des Messagers de la paix, et cette superbe prière, qui fournit le thème de l’ouverture. Ce dernier morceau a été chanté suffisamment par M. Thual Mademoiselle Court, assez mal servie par son physique, s’est assez bien tirée du solo intercalé dans le chœur des Messagers de la paix. Dimanche, la symphonie Jupiter et le Requiem de Mozart, le concerto en sol mineur, de Saint-Saëns, exécuté par M. Blumer, le chœur des Fileuses, du Vaisseau-fantôme, et la marche du Lohengrin.

Me voici forcé de renvoyer à ma première chronique l’important opéra-comique de M. Massenet, Manon, dont je veux parler à mon aise. À la première et à la seconde, on l’a beaucoup discuté. Maintenant la pièce se dessine comme un grand succès. C’est tout ce que je vous en dirai aujourd’hui.

Adrien REMACLE.

BIBLIOGRAPHIE

Adam : Par les Bois. — J. Boissière : Devant l’Énigme. — Saint-Eman : La Chambre des Amours. — Blanquart de Bailleul : Le Portefeuille d’un nonagénaire. — Octave Maus : Aux Ambassadeurs.

Sous ce titre, Par les bois, notre spirituel confrère F. E. Adam vient de publier chez Ollendorf, dans une coquette édition de luxe, l’un des meilleurs recueils de vers de la saison. Parmi les plus délicats morceaux du volume, la critique a déjà cité la Maisonnette, l’Inommée, la Comparaison, Myrtha, la Mort du ramier. Sans dédaigner ces charmantes bluettes qui procèdent de Lanau, de Uhlaud ou de Tennyson, nous préférons cependant les inspirations plus larges qui ont pour titre le Convoi, la Promenade du soir, la Vie d’une plante.

Comme Brizeux, M. Adam évoque dans ses vers l’aimée entrevue