Page:La mythologie et les fables expliquées par l'histoire - Tome 1.djvu/21

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PREFACE. ’ m x?

  • ataine pas préfentement ; maïs toujours eft-

il certain qu’an connoiffoit leur Hifloire , ôc qu’on avoir des traditions fur lefquelies oa pouvoit compter. S’il eft vrai , après ce que je viens de dire, qu’on peut ramener à l’Hiftoire les Fables des Dieux , perfonne , je crois , ne doutera qu’on ne puifle en faire du moins autant de celle des Héros 8c des Demi- Dieux, puif- que les Grecs ont été en état de nous la trans- mettre. Il eft inutile d* rechercher préfente- mcnt jufqu’à quel temps ils demeurèrent fans avoir l’uiage des Lettres : perfonne ne doute au moins qu’ils ne l’ayent reçu de Cadmus qui leur apporta l’Alphabet Phénicien , comme je le prouverai en fon lieu. Or les Héros de la Grèce & les évenemens qui donnèrent lieu à leur Heroïfme, fontpofterieursà l’établiffement de la Colonie qui vint fous la conduite de ce Chef s’établir dans la Béotie ; par confequent dans un temps où les Grecs ne manquoient pas de fecours pour écrire leur Hiitoire. Le nom de temps fabuleux que Varron donne aux fiécles, où les Héros parurent, & qui ( félon Scaliger ) auraient dû être nommés les temps héroïques ne porte nullement à croire qu’on n’en fçavoit rien de certain , puifque la Conquête des Ar- gonautes , la Guerre des Centaures & desLa- pithes , les Travaux d’Hercule , les deux Guer- res de Thebes 8c celles deTroye, font des éve- nemens qu’on ne fçauroit révoquer en doute: ce içavant Romain ne leur a donc donné le nom de temps fabuleux, qu’à caufe que l’Hif- toire de ces évenemens fe trouve mêlée d’une infinité de fictions , ce qui ne doit pas paroître étonnant : car fi Ton a reproché tant de fois aux Grecs d’avoir facrifié la vérité au panchant