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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/104

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— XLVIII —

vues des chefs rebelles de celui-ci. Cependant le vil- lage fut épargné, à la sollicitation des loyaux de l’en- droit, et les troupes, après s’être bien assurées que rien n’était plus à craindre de la part des rebelles, retournè- rent à Montréal, laissant le comté du Lac des Deux Montagnes aussi calme et aussi épouvanté que, trois jours avant, il était agité et audacieux.

Son Excellence Sir John Colborne, à son retour du Grand Brûlé, ne s’arrêta qu’un instant à la Rivière du Chêne et se rendit immédiatement à St-Martin ; là se reposa quelque temps chez le curé, oii MM. Paquin et Desèves eurent l’honneur de lui parler. Son Excellence les reçut très cordialement, et comme ces messieurs lui exposèrent qu’on menaçait de commettre de nouvelles violences à St-Eustache et de mettre le feu à de nou- veaux édifices, Son Excellence eut la bonté de dépêcher des cavaliers avec des ordres exprès pour empêcher toute violence quelconque. Son Excellence eut même la complaisance de laisser un ordre semblable entre les mains de M. Desèves qui devait le montrer au comman- dant de chaque nouvelle troupe qui viendrait successi- vement à St-Eustache. La conduite de Sir John Col- borne pendant toute cette campagne a été remplie d’une douceur admirable, et ses troupes, officiers et soldats, méritent de grands éloges ; il est malheureux que l’on ne puisse adresser les mêmes complimens à certains de volontaires.

Le 17. — Ce jour-là était un dimanche. La messe fut célébrée, mais bien tristement, dans une maison d’école ; le curé de Ste-Rose avait eu la complaisance de prêter les ornemens et tout ce qui était nécessaire pour le St-Sacrifice. La messe se dit au même lieu pendant quelque tems, après quoi on prépara la maison de M. P. Laviolette, de Montréal, qui l’avait généreusement offerte à M. Paquin. C’est encore le bas de cette mai- son qui sert de chapelle à St-Eustache ; le haut devait servir de presbytère, mais le frère de M. Laviolette qui l’occupait et devait aller s’établir à St-Jérôme, n’ayant