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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/13

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Ces gens étaient des parvenus ou des fanatiques qui, pour la plupart, abusèrent de la prérogative royale et se liguèrent avec les francophobes fraîchement arrivés dans ce pays, pour humilier et essayer à effacer tout ce qui était intimement lié aux traditions françaises sur ce continent. Ces hommes n’étaient point les interprètes des sentiments vrais de la famille royale et de la chevalerie anglaise ; car ils étaient mus par des sentiments tellement désordonnés qu’on aurait pu les prendre pour des félons, et non pour des membres de la noblesse bretonne, puisque dans bien des cas ils firent plus que les valets du diable ! . . . . . .

Voilà le malheur qui échoit à des sujets, quand ils ne sont pas gouvernés par leur roi, et qu’ils sont soumis à la gouverne d’hommes gagés pour faire le bien, mais que leur basse arrogance, leur haine comme leurs instincts, portent à commettre des actes dignes de réprobation. Conséquemment, l’on serait injuste si l’on tenait la Grande Bretagne responsable de tous les abus de confiance ou des pratiques condamnables dont ses représentants se rendirent coupables ; excès et abus que je vais signaler.

Quoique restés français de cœur, les Canadiens prêtèrent le serment d’allégeance à la couronne d’Angleterre et lui furent dans la suite d’une loyauté à toute épreuve ; ce qui n’empêcha point qu’ils furent gouvernés parfois par des despotes, qui voulaient les priver de leurs coutumes, de leurs lois et, qui plus est, de leur croyance religieuse en voulant les forcer à prêter le serment du test. Nous n’avons qu’à consulter l’histoire de