Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/139

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renvoyèrent leurs commissions de milice, en écrivant des injures au gouverneur ; ils firent des charivaris à ceux qui voulurent demeurés fidèles ; enfin l’excitation était à son comble. On forma des bandes révolutionnaires dans Montréal et dans les campagnes, sous le nom de Fils de la Liberté^ enfants jeunes et incapables. Dans le comté des Deux-Montagnes, on créa des officiers populaires, pour remplacer ceux du gouvernement, aussi des juges, des magistrats, sous le nom à’ Amiables Compositeurs qui devaient juger de toutes les causes ressortissant des cours de justice, La femme d’un chef de cette localité (St-Eustache) fut créée Marquise et son mari Marquis par la même autorité populaire. Cette noblaille du moins ne faisait que du grotesque ridicule.

Mgr de Montréal donna de son côté un mandement plein d’énergie contre cette marche révolutionnaire. Il est plein de citations loyales tirées de l’histoire ecclésiasti- que ; plusieurs fragments de ce document ont été appré- ciés avec éloge par Ami de la Religion en France ; mais ce document arrivait trop tard, les masses une fois sou- levées ne s’appaisent plus : c’est une mer qui ne se calme çu’aprh avoir été battue par les vents.

Le 23 octobre, le bonnet rouge, la cocarde tricolore, le poteau de la liberté avaient été arborés dans l’Assemblée des six comtés du Sud, tenue à St-Charles, Là on résolut qu’il n’y avait plus de pétitions à faire au gouvernement anglais, mais qu’il était temps de lui envoyer des balles (qu’ils n’osaient pas cependant). On pensa même à dé- clarer l’indépendance du Bas-Canada, mais Papineau et