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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/197

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tort d’abuser du pardon royal pour fomenter une se- conde rébellion qui a fait ériger un échafaud. Et dire que quelques hommes seulement ont été la cause de tous ces malheurs et du sang versé ! La révolution de 1837 était donc condamnable, puisque l’autorité épisco- pale la désapprouvait dans les termes les plus sévères et, pour en donner la preuve, elle interdisait même l’un de ses membres, le curé Chartier, de St-Benoît, parce qu’il avait pactisé avec les chefs de la rébellion.

A la suite de ces derniers documents du clergé que je viens de citer, je dois ajouter et dire que ma famille et la plupart des notables instruits donnèrent invariable- ment les mêmes avis à la population de la paroisse de St-Eustache. Bien des fois, eux, que l’on appellait alors les loyaux, les bureaucrates, les constitutionnels, voire même les Chouayens, et qui formaient la très grande ma- jorité de l’endroit, furent contraints ou appelés à déli- bérer sur les affaires publiques de l’époque et à exprimer leur opinion. Etant amis de l’ordre, de la paix, de l’au- torité et de leurs concitoyens, ils exhortèrent toujours les insurgés à ne pas recourir aux armes ; ils démontraient que ceux qui conseillaient l’adoption des moyens extrê- mes étaient aveuglés par l’esprit de parti ; que leurs chefs ne savaient ce qu’ils faisaient et qu’ils seraient la cause de bien des malheurs ; qu’enfin l’insurrection n’était nullement préparée à faire face au pouvoir établi, ou à se défendre contre les autorités militaires du gouverne- ment et de la métropole.

A l’appui de cette assertion, je citerai la lettre sui-