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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/227

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pensais que mon honneur et ma conscience devaient me contraindre à exécuter scrupuleusement les ordres de mon officier, de mon commandant.

Pour ce qui est de la partie de cette déclaration oh il est parlé de la fuite du Dr. Chénier, de Joseph Robillard et de François Cabana, je ne puis rien attester, quoique je me trouvasse avec eux dans l’église ; mais il peut bien se faire que j’en serais sorti avant leur fuite. Tout ce que je me rappelle, c’est qu’après avoir tiré se sept à huit coups de fusil sur les troupes anglaises, je reconnus alors la folie de notre défense. Voyant l’église en feu et son toit prêt à s’effondrer sur nous, je sautai par l’une des fenêtres du côté ouest de l’église, puis je me sauvai vers le presbytère, d’où je pris la fuite sur la glace.

Comme j’étais l’un des plus déterminés patriotes, l’on m’avait donné le grade de sergent et je commandais cinquante hommes ; mais jamais je ne leur fis faire l’exercice militaire, ne le sachant pas moi-même. Nos occupations journalières se résumaient à exécuter les ordres du Dr. Chénier, c’est-à-dire d’essayer à faire bon gré mal gré des recrues ; de nous garnir de provisions chez les habitants, soit avec leur consentement ou par la contrainte ; enfin, notre principale occupation était de nous amuser et de fêter.

J’ai assisté à presque toutes les assemblées où l’on nous disait que nous combattions pour notre religion, pour notre patrie ; et bien des fois nos chefs nous disaient pour nous encourager que si nous remportions la victoire, les dîmes et les rentes seigneuriales seraient