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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/237

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à être attaqués le 14 de décembre par la troupe an- glaise et nos chefs ne le savaient pas plus que nous.

Hélas ! tout le pays connaît le résultat terrible de la, bataille de St-Eustache où je figurais au premier rang et comme l’un des chefs ; mais écrasé comme bien d’autres par le nombre, je fus obligé de fuir comme je viens de le narrer et je me cachai durant huit jours.

Trouvant ma captivité insupportable, je me rendis chez M. Eugène Globensky pour le prier de me dire ce que j’avais à faire dans la triste position où je me trou- vais.

Ce Monsieur me reçut avec douceur et me dit : "Comme vous avez été trompé, j’espère que nonobstant la part active que vous avez prise durant les troubles, vous en serez quitte pour quelques jours d’emprisonne- ment ; d’ailleurs, comme vous serez tôt ou tard arrêté, allez faire votre soumission à l’autorité militaire." Voyant que ce conseil était le meilleur et le seul que j’avais à suivre, j’allai me constituer prisonnier, et l’on me con- duisit plus tard à Montréal où je fus détenu durant sept mois dans la prison du gouvernement.

Après ces sept mois de détention, l’on vint me dire un jour que les portes de la prison étaient ouvertes pour moi et que j’étais libre ; mais je dois faire remarquer qu’à part quelques interrogations auxquelles je fus soumis, durant mon emprisonnement, jamais on ne m’a fait mon procès ; fait remarquable, qui me laissait supposer que je devais être moins coupable que bien d’autres.

Cependant ces autres, les chefs supérieurs, furent in-