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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/252

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sacrifices sur sacrifices ; un dévouement entier au règlement de cette cause difficile ; enfin, rien n’a été épargné par cet éminent prélat pour pacifier le Nord-Ouest.

L’intervention du clergé à toutes les époques des troubles et agitations populaires, était donc sollicitée et permise par tous les partis. Cette influence supposée indue que l’on condamne aujourd’hui et que l’on prétend être contre l’usage, contre la règle, était pourtant la même avant 1877.

Serait-il possible qu’en retour des services signalés que les dignitaires de l’église ont rendus de tout temps au pays, on aurait aujourd’hui l’insolence de vouloir les reléguer dans un coin de la sacristie ! Est-ce que notre clergé a perdu ses sentiments patriotiques et le considère-t-on maintenant comme un corps inutile, méconnu, enfin comme un paria, puisqu’il n’a plus le droit d’exprimer son opinion et ses vues sur les affaires de son pays ? Mais pourquoi les dignitaires ecclésiastiques siégeraient-ils en France au conseil de la nation, et pourquoi refuserait-on ici au clergé le droit de parler ou le droit de simple citoyen ? Est-ce que l’intelligence, l’éducation, l’honnêteté et le désintéressement ne prédominent point chez le prêtre, et n’est-ce pas lui qui dans nos maisons d’éducation a la mission de développer les facultés intellectuelles et morales de la jeunesse ? Quelques-uns de ceux qui veulent actuellement éliminer le prêtre, n’ont ils pas reçu de lui, soit par charité ou pour une faible rémunération, tout le fruit et le bienfait de leur éducation ?