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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/253

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Mais, grand Dieu ! quel mal le prêtre a-t-il donc fait à la société ? Je n’en vois nulle part. Est-ce parce que le prêtre aurait conseillé ses ouailles en temps d’élection ? Mais est-ce que les deux partis qui veulent régner sur les destinées de la nation, n’ont pas sollicité de tout temps le support et l’influence du prêtre, et n’a-t-on pas vu ceux qui n’en veulent plus, et pour cause, faire eux mêmes de l’influence indue en disant aux électeurs qu’ils avaient l’appui du clergé et exhiber des lettres pour soutenir ces allégations plus qu’indues ?

Le vent a donc sauté ! et comme il est contraire à la marche du navire et qu’il a fallu carguer des voiles par trop gonflées, le navigateur mécontent s’en prend à son pilote ! Mais ce pilote prudent avait mis en garde ce navigateur au long cours, de ne pas s’aventurer sur une mer orageuse ou qu’il conseillerait à l’équipage de ne pas le suivre. Ce navigateur téméraire aurait-il raison, après avoir fait naufrage, de vouloir faire suspendre ce sage pilote de l’exercice de ses fonctions, parce qu’il n’aurait pas voulu conseiller à l’équipage d’aller se perdre avec son imprudent capitaine ?

Mais revenons au sujet proprement dit.

Enfin, les chefs du comté des Deux-Montagnes n’ont ils pas même, pour la plupart, reconnu plus tard leur erreur, leur illusion ? Les Scott, les Féré et plusieurs autres n’ont-ils pas avoué leur erreur avant la catastrophe ? Aujourd’hui, si l’on consultait ceux qui survi-