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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/359

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Louis XV à la Grande-Bretagne, en 1763. Nos lois françaises, notre langue, nos institutions tant civiles que religieuses devenaient par ce fait accompli en grand danger, et la clause par laquelle il est statue’ dans le traité de Paris que l’Angleterre ne peut forcer la colonie à combattre en dehors du sol canadien ou plutôt à l’e'tran- ger, cette clause, dis-je, devenait lettre morte.

Noyés au milieu de la nation américaine qui vérita- blement n’est pas une nation homogène et de naissance, mais bien une multitude composée de tous les peuples, les Canadiens-Français auraient eu à épouser toutes les difficultés, comme toutes les dettes, de cette république cosmopolite, ses guerres avec l’étranger comme ses guerres intestines et civiles. Combien de Canadiens ne se- raient-ils pas tombés sur les champs de batai^fe^ de la guerre qui vient d’ensanglanter le sol américain ! Et combien de millions de dollars n’aurions-nous pas eu à débourser pour payer celte guerre honteuse et fratricide que les Etats du Nord, pour assouvir leur haine, fetirs jalousies tant politiques qu’individuelles eurent la bar- barie de faire aux Etats du Sud de leur république.

Voilà la raison principale qui engagea ce vieux mili- taire, fidèle et attaché à son roi comme à sa religion, de prendre encore une fois les armes pour repousser l’inva- sion redoutée des Américains ou l’établissement dans ce pays d’une république éphémère, dangereuse et qui, d’a- près le clergé et la très grande’ majorité des Canadiens- Français, était anti-patriotique-