Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/358

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ment se fait-il que nos vaillants voisins soient demeurés sourds aux appels réitérés des chefs de l’insurrection ? L’historien Garneau répondra pour moi : " Dans les " Etats-Unis, dit-il, les journaux étaient bien partagés " et l’on pouvait, être certain que le gouvernement de " Washington n’interviendrait que quand la cause de " l’indépendance du Canada serait à peu près gagnée, " c’est-à-dire pour enlever le prix de la victoire. " ""■ Et c’est sur ce peuple que M. Papineau voulait greffer une république canadienne.

Mais admettons pour un instant que les Américains auraient aidé les insurgés et que par la force de leurs armes, ils auraient réussi à annexer le Canada à leur république, les Canadiens-Français y auraient-ils gagné ?

Que-’i'on relise la déclaration raisonnée d’un étranger à notre origine, celle de M. W. Inglis, et l’on aura la réponse à cette question. Nous aurions été à la merci et au pouvoir d’une république qui peut-être nous eût dit : Vous avez voulu que nous vous aidions à secouer le joug de la domination anglaise, mais comme vous n’y avez pas mis de conditions et que sans nous vous auriez échoué, nous ne nous occuperons point dé votre traité de Paris ; vous serez assujétis à nos lois, à notre langue ; enfin vous ferez partie intégrante des institutions du peuple américain !.... Voilà ce que 1837 nous eût valu. Si la petite portion du peuple qui demandait l’annexion aux Etats-Unis avait réussi, elle nous aurait exposé à perdre tous les privilèges qui nous étaient garantis par l’acte de cession du Canada par