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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/369

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" pi urer sur sa tombe Il s’est montré bon

" prêtre et bon citoyen ; il a encouragé l’éducation " religieuse et prcrfane et n’a pas craint de demander " justice pour les fidèles consacrés à ses soins. Ce " n’était pas assez pour lui. Il a voulu travailler pour " le pays tout entier ; il lui préparait, en effet, un " magnifique présent, œuvre de ses veilles. Mais la " Providence ne lui a pas donné le temps de compléter " son travail ; elle l’a retiré du m lieu de nous pour lui " donner la place que d’avance il s’était acquise au ciel. " Pour nous, il ne nous reste plus qu’à pleurer la perte " que vient de faire la religion et que la patrie peut bien ’* aussi pleurer ; mais en même temps conservons l’es- " pérance que l’œuvre patriotique de ce bon citoyen ne " demeurera pas sans voir le jour, et que celui de nos " compatriotes qui sera chargé de ses précieux Mémoires^ " se fera un devoir d’y mettre la dernière main et d’en " faire jouir le pays."

Outre ses talents historiques et littéraires, M. Paquin possédait à un haut degré ceux de la prédication, et il tenait la première place parmi les orateurs de la chaire. Personne mieux que lui ne savait développer plus effica- cement la parole de Dieu, et il le faisait avec un genre d’éloquence qui plaisait à tout son auditoire et particu- lièrement lorsque cet auditoire était instruit. Les étran- gers comme ses paroissiens aimai nt à l’entendre. Quand il avait à prêcher sur un vice capital ou sur le scandale et lorsqu’il se laissait entraîner par sa nature vive et impétueuse, c’est alors qu’il se surpassait, qu’il tonnait, qu’il avait de grands mouvements d’éloquence et qu’il faisait trembler ses auditeurs comme l’enceinte même de l’église. Dans ses transports orato’res, sa voix mâle retentissait et se faisait entendre comme le bruit de la foudre, comme le grondement et le roulement du ton- nerre. Aussi chacun s’en rappelle ! Ayant fait une étude ;», assidue du cœur humam et de ses faiblesses,