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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/370

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il en pénétrait toute la profondeur ; aussi ce mora- liste éclairé en profitait habilement et il s’adres- sait aux sentiments et à la sensibilité humaines pour exalter, pour transformer son auditoire et lui faire verser des larmes.

Si M Paquin a produit des œuvres historiques qui devaient avoir une meilleure destinée, d’autant plus qu’elles auraient été accueillies avec orgueil et empresse- ment par le pays, il a aussi laissé d’autres œuvres que l’incendie ne pourra jamais anéantir. Ces œuvres impérissables sont des héritages et des souvenirs tan- gibles qu’il a légués à sa paroisse ; paroisse privilégiée qu’il aimait et chérissait avec une afïéction vive et toute paternelle, comme je vais le prouver.

Durant les 26 années qu’il a desservi la paroisse de St. Eustache, il n’a cessé d’y donner des témoignages écla- tants et constants de ses largesses et de sa charité. Sa main, était toujours ouverte aux malheureux. En 1845, il donnait deux belles cloches à sa paroisse qui, alors, n’avait pas les moyens de les acheter, vu les sacrifices con- sidérables qu’elle venait de faire pour reconstruire son église ; sur chacune de ces cloches est gravée une inscription qui porle le nom du vénéré et généreux pasteur.

Mais ces superbes largesses n’égalaient point celle vraiment princière qu’il fit à l’éducation, puisqu’il fit bâtir à ses frais et dépens un magnifique couvent en pierre piquée, qui mesurait 55 pieds de longueur sur 36 pieds de profondeur ; mais la rébellion et la conflagra- tion de 1837 détruisirent entièrement ce beau monument

u moment où ses savantes légataires, les Dames Reli-

gieuses de la Congrégation, devaient en prendre posses- sion. Après ce désastre, il en entreprit de nouveau la reconstruction, et il faisait alors de larges sacrifices pécuniaires et de temps pour faire rebâtir le beau temple que nous possédons aujourd’hui et que le malheureux