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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/381

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point le pas et il derait devenir insensiblement l’un des hommes les plus en év-idence parmi les meneurs de l’insurrection. Grâce aussi aux promesses séduisantes qu’il fesait et grâce à l’entraînement de ses arguments captieux, il arrivait à remuer les sentiments de ses com- patriotes et les entraîner avec lui à prendre les armes.

Au commencement de son ouvrage historique, M. l’abbé Paquin en fait le portrait suivant : " Les chefs principaux de ces premiers mouvements (de la rébellion) étaient le Dr Chénier du village de St. Eustache, depuis longtemps bien connu par son patriotisme outré, par ses emportements et la véhémence des harangues révolu- tionnaires qu’il prononçait à chaque assemblée, et un M. Girod, venu de Varennes au comté du Lac des Deux-Montagnes, pour travailler au soulèvement."

M. Paquin, comme on l’a vu et lu, dans un ouvrage autographe inédit, applique des qualificatifs on ne peut plus sévères et mordants à l’adresse du Dr Chénier, qu’il accuse de tous bs malheurs qui sont venus fondre sur St. Eustache, mais je ne les répéterai point.

Conséquemment, le Dr Chénier, quoiqu’un étranger pour St. Eustache, puisqu’il venait d’y arriver et qu’il n’y demeura que cinq ans à peu près, fut donc le premier instigateur de la révolte et de quelques-uns des habitants de cette malheureuse paroisse et l’âme du soulèvement dans le nord.

C’est ici le cas de dire que " Nul n’est prophète dans son pays, et qu’il ne l’est qu’à l’étranger." Preuve, c’est que le curé et les notables de St-Eustache ne purent maîtriser ou brider la fougue et les aspirations révo- lutionnaires de ce terrible démocrate ; aspirations ou tendances vers la révolte qu’il inculqua malgré eux dans l’esprit de quelques-uns de leurs co-paroissiens, quoiqu’il fût pour bien dire un intrus dans leur localité. Mais il faut ajouter néanmoins que la grande majorité de la population de St-Eustache resta loyale et que les forces