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blée à St. Eustache où il comptait peu d’amis et peu de partisans politiques.

Le 23 d’octobre 1837, il se rendait à une assemblée convoque’e à St. Charles où il fit son apparition avec le drapeau en mains des reVoltés du comté des Deux- Montagnes, et où il séjourna trois jours, afin de se consulter avec les chefs de l’insurrection sur les moyens à prendre pour combattre l’Angleterre.

Ceux qui l’ont bien connu et qui ont vécu avec lai s’accordeiit tous à dire que le Dr Chénser était d’une stature moyenne, trapue et non élégante. L’expressio^n des traits du visage annonçait la vivacité, la ténacité et le désir marqué de commander, de triompher en tout et partout. Le coloris du visage comme le teint de sa barbe et de sa chevelure avait une nuance très prononcée sur le roux. Il vivait seul, retiré et il ne figurait point dans la société du village qui était nombreuse et fort distinguée.

D’un tempéramment sombre et violent, il attaquait avec impétuosité tous ceux qui ne partageaient pas ses opinions personnelles et politiques. 11 essayait à exciter, à ameuter, sans raison, les habitants de St. Eustache contre tous ks notables et les loyaux qui formaient la très grande majorité de l’endroit, qu’il avait pris en grippe et contre lesquels il nourrissait une haine injuste, constante et impuissante.

Il avait à sa disposition un arsenal de moyens pour arriver à ses fins intimes et cachées. Hardi, dévoré par l’ambition de se placer au premier rang, il déployait son activité et tous ses pouvoirs d’intrigue pour aigrir, pour soulever le peuple et le forcer à l’accepter comme chef. Grâce à son infatigable ardeur, à sa fougue entraînante, il devait arriver au faîte de ses aspirations. Enivré par ses premiers succès de popularité, il se lança à corps perdu dans le tourbillon révolutionnaire. Jalou- sant les autres chefs de la révolte, il ne leur cédait