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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/386

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comté des Deux-Montagnes et il n’a cessé de le repré- senter jusqu’à sa mort en décembre 185 1.

Facile et porté à goûter les émotions enthousiastes et ardentes, rien d’étonnan : qu’au début des troubles de 1837, il se soit laissé entraîner par la fougue des orateurs de l’époque à figurer :)armi eux ; mais après avoir bu à la coupe de la rébellion, son jugement droit lui fit bientôt voir qu’il fesait fausse route et qu’il ne devait pas em- ployer son influence et sa popularité pour engager ses co-paroissiens à la violence à la révolte. Aussi fit-il tous ses efforts pour les ramener à des sentiments plus tem- pérés et plus réfléchis. Il eut à ce sujet maille à partir avec les chefs exaltés et étrangers à St. Eustache. Il essaya de dompter l’impétuosité et l’orgueil téméraires du Dr Chénier, qui déployait toujours un zèle ardent à engager la population à prendre les armes. Mais sa parole énergique et patriotique comme ses supplications ne réussirent pas plus à réprimer la détermination dé- sordonnée du Dr Chénier qu’à arrêter les progrès de la rébellion ; car l’entêtement du Dr Chénier qui ne raisonnait point et l’exaltation comme l’effervescence des révoltés qui étaient en outre chauffées à blanc, rien ne pouvait alors obtenir des concessions de paix. D’ailleurs l’exaltation fiévreuse des insurgés était trop bien nourrie et trop bien cultivée par le notoire Girod, pour y mettre un frein salutaire, d’autant plus que lui et les autres chefs les assuraient qu’ils étaient à l’abri de tout danger et que jamais les troupes anglaises n’auraient l’audace de venir les attaquer dans leur camp.

Le mal était fait. Les digues étaient rompue ?. M. Scott n’y pouvait plus rien. La frénésie, le vertige, l’em- portement causés par des aspirations déréglées comme par des passions violentes de parti, ne devaient être subjugués et étouffés que dans le sang de nos malheu- reux compatriotes et les ruines fumantes du riche et grand village de St-Eustache.