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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/77

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— XXI —

tin se grossissait, qu’il s’y faisait de grands préparatifs et que tout annonçait que bientôt on allait marcher sur les rebelles. M. Turcotte retourna chez lui le même soir sans difficulté, vu qu’il était porteur d’un permis d’un des chefs patriotes.

Le 11. — Le lundi, sur les trois heures après midi, l’alarme fut donnée pour la seconde fois. Quelques-uns des insurgés vinrent annoncer que l’on apercevait de l’autre côté de la rivière à l’endroit où se trouve la traverse, des troupes arrivant de St-Martin. C’était un petit détachement commandé par le capt. Glascow, de l’artillerie royale, et envoyé vis-à-vis St-Eustache pour examiner la glace et voir s’il était possible de faire traverser les troupes.

Dès que les rebelles aperçurent ce détachement, ils s’imaginèrent que c’était l’armée royale qui venait les attaquer, et ils crurent que le moment décisif était venu. Il se fit parmi eux un grand mouvement, le tocsin sonna pour appeler tous les habitans, et les guerriers de M. Girod se rassemblèrent devant l’église, autour de la maison de M. Dumont qui domine la rivière et fait face au presbytère. Les insurgés poussèrent de grands cris et voyant enfin que le détachement n’était que de quelques hommes, une partie d’entr’eux se mit à leur poursuite ; mais les éclaireurs du capt. Glascow disparurent promptement et retournèrent à St-Martin. MM. Paquin et Desèves qui étaient au presbytère lorsque l’alarme fut donnée, se hâtèrent de se rendre à la ferme du domaine. En passant devant l’église, ils ne purent s’empêcher de remarquer tout le ridicule de la défense que voulaient tenter ces soldats de nouvelle date. Grand nombre d’entr’eux étaient là sans armes, ayant à la main des pierres et des bâtons, d’autres de petits morceaux de bois ferrés, quelques-uns des fusils sans batterie ; presque tous manquaient de munitions et on les entendait demander de la poudre et se plaindre de n’en pas avoir.

Lorsque cette seconde alarme fut donnée, il pouvait y