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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1035

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Mardochée en transmit le souvenir dans sa lettre.

5. Le roi lui ordonna de demeurer en son palais, en lui donnant des présents pour sa délation.[1]

6. Mais Aman, fils d’Amadath, Bugée, était en grand honneur auprès du roi, et il voulut nuire à Mardochée et à son peuple, à cause des deux eunuques du roi qui avaient été tués.

CHAPITRE 13.


1. Le roi très grand Artaxerxès, qui règne depuis l’Inde jusqu’à l’Ethiopie sur cent vingt-sept provinces, aux princes et aux chefs qui sont soumis à son empire, salut.

2. Quoique je commandasse à un très grand nombre de nations, et que j’eusse soumis tout l’univers à ma domination, je n’ai voulu en aucune manière abuser de la grandeur de ma puissance ; mais j’ai gouverné mes sujets avec clémence et avec douceur, afin que, passant leur vie en silence et sans aucune crainte, ils jouissent de la paix souhaitée de tous les mortels.

3. Et comme je demandai à mes conseillers de quelle manière cela pourrait être accompli, l’un d’entre eux, nommé Aman, qui par sa sagesse et par sa fidélité l’emportait sur tous les autres, et était le second après le roi,

4. M’a fait connaître qu’il y a un peuple dispersé dans toute la terre, ayant de nouvelles lois, et qui, agissant contre la coutume de toutes les nations, méprise les commandements des rois, et détruit par son dissentiment la concorde de tous les peuples.

5. Ce qu’ayant appris, et voyant qu’une seule nation rebelle à tout le genre humain, a des lois perverses, va contre nos ordonnances, et trouble la paix et la concorde des provinces qui nous sont soumises,

6. Nous avons ordonné que tous ceux qu’Aman (qui est préposé sur toutes les provinces, qui est le second après le roi, et que nous honorons comme notre père) aura fait connaître, comme étant de ce peuple, soient détruits par leurs ennemis, avec leurs femmes et leurs enfants, le quatorzième jour d’Adar, douzième mois de l’année présente, et que nul n’en ait pitié,

7. Afin que ces hommes criminels, descendant tous en un même jour dans les enfers, rendent à notre empire la paix qu’ils avaient troublée. Et, allant, Mardochée fit tout ce que lui avait mandé Esther.[2]

  1. Esther 12,5 : En lui donnant des présents. Il est dit plus haut (voir Esther, 6, 3) que Mardochée ne reçut pas de récompense. Le roi, sans aucun doute, donna l’ordre de récompenser dignement le service que Mardochée lui avait rendu ; mais il est très vraisemblable qu’Aman, qui en voulait à Mardochée, parce qu’il avait dévoilé la conspiration des deux eunuques, fit en sorte que la bonne volonté du roi fût en effet. D’autres disent que les présents faits à Mardochée furent si peu de chose, que les historiens ne crurent pas devoir en faire mention dans les annales du roi.
  2. Esther 13,7 : Et allant, etc. Ces paroles se trouvent dans la Vulgate chap. 4,17