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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1183

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[ps. xli.]
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LES PSAUMES.

2. Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire après vous, ô mon Dieu.[1]

3. Mon âme a eu soif du Dieu fort, vivant : quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?

4. Mes larmes m’ont servi de pains le jour et la nuit : pendant qu’on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ?

5. Je me suis souvenu de ces choses, et j’ai répandu en moi mon âme ; parce que je passerai dans le lieu du tabernacle admirable, jusqu’à la maison de Dieu ;

Au milieu d’un chant d’exultation et de louange, et des cris de joie de celui qui assiste à un festin,[2]

6. Pourquoi es-tu triste, mon âme ? Et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, parce que je le louerai encore : il est le salut de mon visage,[3]

7. Et mon Dieu.

Mon âme a été toute troublée en moi-même ; c’est pourquoi je me souviendrai de vous dans la terre du Jourdain, dans les monts Hermon, et sur une petite montagne.[4]

8. Un abîme appelle un autre abîme, à la voix de vos cataractes.[5]

  1. Ps. 41,2-5 : * L’exilé soupire après la maison de Dieu comme le cerf altéré après une source d’eau vive.
  2. Ps. 41,5 : J’ai répandu en moi mon âme ; j’ai comme rendu l’âme, je suis tombé en défaillance par l’excès de ma douleur. ― Parce que je passerai, etc. Avant ces mots, il y a évidemment une ellipse, dont le sens doit être : Mais j’ai repris mes forces, dès que j’ai pensé que je passerai, etc. ― Des cris de joie ; littéralement du bruit, du son, en latin soni au génitif, comme un des compléments grammaticaux de voce qui précède. Les Septante portent aussi le génitif ; les anciens psautiers latins et saint Augustin ont lu également soni. Ce qui autorise à croire que le mot sonus de la Vulgate est lui-même au génitif ; car il ne faut pas oublier que les Latins ont employé sonus à la quatrième déclinaison. ― Qui assiste à un festin. On faisait, dans les solennités religieuses, des festins ; la loi même en recommandait quelques-uns. Voir Deutéronome, 12, 5-7, 11, 12, 18 ; 16, 11, etc.
  3. Ps. 41,6, 12 : Le salut de mon visage ; c’est-à-dire de ma personne, mon salut. Le mot hébreu, traduit dans les Septante et dans la Vulgate par visage, signifie aussi personne, individu.
    Ps. 41,6 : * Refrain.
  4. Ps. 41,7-11 : * Plainte à Dieu.
    Ps. 41,7 : Les monts Hermon. On dit dans la Vulgate Hermoniim, mot hébreu, dont la forme grammaticale représente un pluriel masculin, qui signifie à la lettre, les Hermon ; c’est-à-dire les montagnes d’Hermon. ― Une petite montagne. On ne sait pas quelle est cette petite montagne. ― * Cette description locale montre que celui des enfants de Coré qui a composé ce psaume était alors exilé au-delà du Jourdain ; elle peut convenir à un des compagnons d’exil de David, fuyant devant Absalom à l’est du fleuve. ― La terre du Jourdain désigne les bords du Jourdain et plus précisément le pays à l’est du Jourdain (Celui qui écrit ce petit poème n’était donc pas exilé à Babylone). David s’était réfugié avec sa suite à Mahanaïm (les camps), voir 2 Rois, 17, 24. De là, on aperçoit la chaîne de l’Hermon. ― Une petite montagne, en hébreu Misar. C’est probablement le nom propre de la montagne, mais il est impossible aujourd’hui de l’identifier.
  5. Ps. 41,8 : À la voix ; au bruit. ― De vos cataractes ; des cataractes du ciel, que vous ouvrez pour faire tomber sur nous un déluge de maux, comme vous les ouvrîtes pour inonder la terre comme au temps de Noé (Voir Genèse, 8, 11). Dans le style de l’Écriture,