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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1291

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[ps. cxiv.]
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LES PSAUMES.

23. (15.) Soyez bénis du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.

24. (16.) Le ciel du ciel est au Seigneur ; mais la terre, il l’a donnée aux fils des hommes.[1]

25. (17.) Ce ne sont point les morts qui vous loueront, Seigneur, ni aucun de ceux qui descendent dans l’enfer.[2]

26. (18.) Mais nous qui vivons, nous bénissons le Seigneur, dès ce moment et jusqu’à jamais.

PSAUME 114.
(Hébr., CXVI).

Le Psalmiste délivré par le secours du Seigneur de la mort dont il était menacé, lui témoigne sa gratitude, son amour et sa confiance.

Alleluia.

1. Alléluia. J’ai aimé, parce que le Seigneur exaucera la voix de ma prière.[3]

2. Parce qu’il a incliné son oreille vers moi, pendant tous mes jours je l’invoquerai.[4]

3. Les douleurs de la mort m’ont environné, et les périls de l’enfer m’ont atteint.

J’ai trouvé l’affliction et la douleur,[5]

4. Et j’ai invoqué le nom du Seigneur.

Ô Seigneur, délivrez mon âme ;

5. Le Seigneur est miséricordieux et juste, et notre Dieu a de la pitié.

6. Le Seigneur garde les petits : j’ai été humilié, et il m’a délivré.

7. Rentre, ô mon âme, en ton repos, parce que le Seigneur a été bon pour toi.

8. Parce qu’il a arraché mon âme à la mort, mes yeux aux larmes, mes pieds à la chute.

9. Je plairai au Seigneur dans la région des vivants.[6]
  1. Ps. 113,24 : Le ciel du ciel ; hébraïsme, pour le ciel le plus élevé. Voir milieu des Observations préliminaires, 1o.
  2. Ps. 113,25 : Voir Baruch, 2, 17. ― Ni aucun ; littér. ni tous. En hébreu les mots tout, tous, toutes, toutes, joint à une négation, signifient aucun, nul, aucune, nulle. ― * Ce ne sont point les morts qui vous loueront. Les damnés ne louent point Dieu. Les justes mêmes, dans les limbes, avant la venue du Messie, ne pouvaient glorifier Dieu comme les saints qui jouissent de la béatitude céleste dans le ciel.
  3. Ps. 114,1 : * Les deux psaumes 114 et 115 n’en forment qu’un seul en hébreu. La Vulgate ne les compte aussi que pour un dans la numérotation des versets. Quoiqu’on puisse très bien les couper en deux, ils paraissent cependant étroitement unis et forment quatre strophes, versets 1 à 4 ; 5 à 9 ; 10 à 14 ; 15 à 19, lesquelles se correspondent exactement. Les deux premières racontent à quel péril de mort a échappé le Psalmiste ; les deux dernières remercient Dieu de cette délivrance.
  4. Ps. 114,2 : Pendant (in) est précédé de et ; mais cette particule, qui se trouve aussi dans l’hébreu et les Septante, est ici purement pléonastique, ou ne sert qu’à marquer l’apodose ; c’est-à-dire une proposition qui est subordonnée à la précédente. Bien qu’elle ne puisse s’exprimer ici en français, elle a le sens de alors, dans ce cas, cela supposé.
  5. Ps. 114,3 : Les douleurs de la mort, etc. Comparer à Psaumes, 17, 5-6.
  6. Ps. 114,9 : Dans la région des vivants ; parmi les vivants, dans ce monde ; mais les Pères l’entendent dans le sens spirituel de la félicité du ciel qui est la vraie région des vivants, dont tous les habitants sont pour toujours agréables au Seigneur, sans craindre de déchoir jamais de cet état si heureux.