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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1292

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[ps. cxvi.]
LES PSAUMES.

PSAUME 115.
(Hébr., CXVI).[1]

Le Psalmiste, au milieu des maux dont il est accablé, se soutient par sa foi et par sa confiance dans les promesses du Seigneur.

Alléluia.

1. J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; mais j’ai été humilié jusqu’à l’excès.[2]

2. J’ai dit dans mon transport : Tout homme est menteur.[3]

3. Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens qu’il m’a faits ?

4. Je prendrai le calice du salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur.[4]

5. Je rendrai mes vœux au Seigneur devant tout son peuple ;

6. Précieuse est, en présence du Seigneur, la mort de ses saints.[5]

7. Ô Seigneur, parce que je suis votre serviteur, je suis votre serviteur, et fils de votre servante. Vous avez rompu mes liens ;[6]

8. C’est à vous que je sacrifierai une hostie de louange, et j’invoquerai le nom du Seigneur.

9. Je rendrai mes vœux au Seigneur en présence de tout son peuple,

10. Dans les parvis de la maison du Seigneur, au milieu de toi, Jérusalem.[7]

PSAUME 116.
(Hébr., CXVII).

Le Psalmiste invite toutes les nations à louer le Seigneur de sa miséricorde et de sa fidélité à exécuter ses promesses.

Alléluia.

1. Alléluia. Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, louez-le tous ;[8]

2. Parce que s’est affermie sur nous sa miséricorde, et que la vérité du Seigneur demeure éternellement.[9]
  1. * Ce psaume, dans les Bibles hébraïques, est la continuation du précédent ; voilà pourquoi, même dans les éditions latines, les versets commencent par le 10e.
  2. Ps. 115,1 : J’ai cru, etc. Saint Paul (voir 2 Corinthiens, 4, 13) cite ce passage pour montrer que ceux qui ont le don de la foi la publient hardiment et sans aucune crainte de la part des hommes.
  3. Ps. 115,2 : Voir Romains, 3, 4. ― Dans mon transport ; expression qui se trouve déjà à Psaumes, 30, 23.
  4. Ps. 115,4 : Le calice du salut ; allusion au vin que l’on répandait sur les victimes d’actions de grâce, selon la loi mosaïque (voir Exode, 29, 40 ; Nombres, 15, 5 ; 28, vv. 7, 14), ou, suivant les Pères, au calice de la Passion de Jésus-Christ. ― Le calice du salut, figure du calice eucharistique, désigne la coupe qu’on offrait à Dieu pour le remercier de ses bienfaits, et qu’on buvait ensuite. La troisième des quatre coupes que buvaient les Juifs, dans la célébration de la fête de Pâques, était appelée la coupe de bénédiction ou d’actions de grâces. Voir 1 Corinthiens, 10, 16 ; Matthieu, 26, 27 ; Luc, 22, 17 ; Jérémie, 16, 7 ; 2 Rois, 3, 35 ; Proverbes, 31, 6.
  5. Ps. 115,6 : * Ce verset rappelle la mort dont le Psalmiste a parlé, voir Psaume, 114, et à laquelle il a échappé. En disant que la mort du juste est précieuse aux yeux de Dieu, il affirme par la même l’existence de l’autre vie.
  6. Ps. 115,7 : Le fils de votre servante. Voir Psaumes, 85, 16.
  7. Ps. 115,10 : Dans le parvis. Les simples fidèles ne pouvaient pénétrer que les parvis de la maison du Seigneur, et c’est là qu’ils offraient à Dieu leurs offrandes et ce qu’ils lui avaient voué.
  8. Ps. 116,1 : Voir Romains, 15, 11. ― Nations, etc. Saint Paul voit dans ce psaume la vocation des gentils au christianisme (voir Romains, 15, 11). C’est aussi dans ce sens que les Pères et la plupart des interprètes l’expliquent.
  9. Ps. 116,2 : Voir Jean, 12, 34.