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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1313

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[ps. cxxxii.]
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LES PSAUMES.


trai un fils du fruit de tes entrailles sur ton trône.

12. Si tes fils gardent mon alliance et mes témoignages que je leur enseignerai,

Et si leurs fils les gardent aussi, jusqu’à jamais ils s’asseoiront sur ton trône.

13. Puisque le Seigneur a choisi Sion, il l’a choisi pour son habitation.

14. C’est là pour toujours le lieu de mon repos, j’y habiterai, puisque je l’ai choisie.

15. Bénissant, je bénirai sa veuve : ses pauvres, je les rassasierai de pain.[1]

16. Je revêtirai ses prêtres du salut, et ses saints exulteront d’exultation.

17. Là je produirai la corne de David : j’ai préparé une lampe à mon christ.[2]

18. Je couvrirai ses ennemis de confusion, mais sur lui fleurira ma sanctification.[3]

PSAUME 132.
(Hébr., CXXXIII).

Bonheur des Juifs rassemblés à Jérusalem aprés la captivité.

1. Cantique des degrés de David.

Voyez qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent ensemble ![4]

2. C’est comme un parfum sur une tête, lequel descend sur une barbe, la barbe d’Aaron,

Lequel descend sur le bord de son vêtement ;[5]

3. C’est comme la rosée d’Hermon, et celle[6] qui descend sur la montagne de Sion.

Puisque c’est là que le Seigneur a établi la bénédiction, et la vie jusqu’à jamais.

    un sens plus élevé, elles conviennent parfaitement à Jésus-Christ, descendu de David selon la chair, et roi éternel, non seulement des tribus d’Israël, mais de toutes les nations de la terre. Comparer à 2 Rois, 7, 12 ; Luc, 1, 55 ; Actes des Apôtres, 2, 30.

  1. Ps. 131,15 : Bénissant je bénirai ; hébraïsme, pour je multiplierai les bénédictions.
  2. Ps. 131,17 : Voir Malachie, 3, 1 ; Luc, 1, 69. ― La corne (cornu) ; c’est-à-dire la force, la puissance. ― Une lampe ; un fils, un successeur glorieux, illustre. Les auteurs sacrés emploient souvent cette figure ; on la trouve même quelquefois dans les écrivains profanes.
  3. Ps. 131,18 : Mais sur lui, etc. ; je me le consacrerai d’une manière éclatante, splendide.
  4. Ps. 132,1 : * Le Psalmiste chante l’union fraternelle des Israélites, quand ils se réunissent pour les grandes cérémonies religieuses. Le grand-prêtre, fils d’Aaron, qui leur apparaît alors, avec ses ornements éclatants et tout couvert de parfums, les ravit d’admiration ; la rosée qui tombe sur l’Hermon les charme ; non moins admirable, non moins charmante, est la réunion des frères.
  5. Ps. 132,2 : Un parfum, une tête, une barbe. Ces mots n’étant pas précédés de l’article déterminatif dans le grec, version sur laquelle a été traduite notre Vulgate, et donnant d’ailleurs un meilleur sens, nous avons dû y conformer notre traduction.
  6. Ps. 132,3 : Et celle ; mot évidemment sous-entendus ; car le Psalmiste ne pouvait nullement ignorer que la rosée qui descendait du mont Hermon, situé au-delà du Jourdain, ne pouvait tomber sur la montagne de Sion, située en deçà de ce fleuve, et à plus de cinquante lieues d’Hermon. D’ailleurs ce genre d’ellipse n’est pas rare dans les écrivains sacrés. ― « Cet hymne national, destiné à être chanté pendant les réjouissances publiques, ainsi que le prouvent les deux derniers versets, s’arrondit avec une grâce parfaite, dit Herder. De l’image de l’huile précieuse qui coule de la tête du grand prêtre sur toute sa personne, le poète passe à celle de la rosée qui descend de la plus haute des montagnes, puis il s’arrête sur le tableau de la prospérité de Sion. N’est-ce pas là la véritable marche de l’ode ? Le grand prêtre Aaron lui-même n’est-il pas l’image d’un frère gracieux et paisible, que