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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1332

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INTRODUCTION

AU LIVRE DES PROVERBES


L’auteur du livre des Proverbes est Salomon, comme l’attestent les inscriptions. Les deux derniers chapitres du livre, xxx-xxxi, qui portent un autre nom, peuvent seuls lui être refusés. Tout le monde admet que les chapitres x-xxii sont de lui, au moins dans leur majeure partie. L’opinion de Grotius, qui prétendait que Salomon n’était que le compilateur des maximes publiées sous son nom, est universellement abandonnée ; elle est inconciliable avec les inscriptions, i, 1 ; x, 1, et avec III Rois, iv, 32. L’origine salomonienne de tous les proverbes est encore confirmée par l’uniformité du style qui est partout essentiellement le même, et par l’emploi de certains mots favoris qu’on retrouve dans les xxix premiers chapitres.

La question de la date du livre dans sa forme actuelle est différente de celle de l’auteur. L’inscription du second recueil de proverbes, xxv, 1, prouve que cette partie ne fut recueillie que du temps d’Ézéchias, entre 725 et 696 avant Jésus-Christ, mais nous ne savons si elle fut empruntée à la tradition orale ou tirée de livres antérieurs. Quoi qu’il en soit, on peut affirmer avec M. Reusch que, « dans sa forme présente, le livre des Proverbes est du temps d’Ezéchias. L’appendice, xxx-xxxi, peut aussi avoir été ajouté à cette époque. Selon toute apparence, les hommes d’Ézéchias avaient déjà trouvé les deux premières parties, i-xxiv ou au moins i-xxii, 15, réunies par Salomon lui-même, ou sous son règne, ou peu après lui. »

Les moyens de lire avec fruit le livre des Proverbes sont les suivants :

« 1o Pour les bien entendre, en réduire la doctrine à certaines vérités capitales d’où les autres dépendent. — 2o Comparer les instructions de ce livre avec celles de l’Évangile et des Apôtres, ainsi que de la loi, des prophètes et des autres livres de l’Ancien Testament. — 3o Chercher dans les histoires de l’Écriture des hommes tels, en bien et en mal, que les dépeint le livre des Proverbes. — 4o Profiter des ouvertures que donnent les Pères de l’Église sur certains endroits de ce livre, pour entendre non seulement ces endroits, mais encore tout le reste du livre. — 5o Lire et méditer ce divin livre dans le même esprit dans lequel il a été composé. » (Anonyme.)

Voici un exemple, tiré de S. Augustin, qui montre quel fruit on peut retirer de la lecture et de la méditation des Proverbes dans les applications morales. Saint-Marc Girardin, après avoir rapporté le passage des Proverbes, vi, 6-8, qui vante la prévoyance de la fourmi, continue : «  Ne croyez pas que les docteurs chrétiens, surtout les Pères de l’Église, n’aient expliqué la prévoyance que Salomon loue dans la fourmi, que par le soin d’amasser des richesses maté-