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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1453

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cruelle à laquelle il avait été abandonné, ils l’admirèrent à la fin de l’événement, leur soif n’étant pas semblable à celle des justes.[1]

16. Et quant aux pensées insensées de leur iniquité, parce que quelques-uns, dans leur égarement, adoraient des serpents muets et des bêtes inutiles, vous avez envoyé contre eux une multitude d’animaux muets en signe de vengeance ;[2]

17. Afin qu’ils sussent que par où quelqu’un a péché, c’est par là qu’il est tourmenté.

18. Car il n’était pas impossible à votre main toute-puissante, qui a créé le globe de la terre d’une matière informe, d’envoyer contre eux une multitude d’ours et des lions pleins d’audace,[3]

19. Ou des bêtes inconnues d’une nouvelle espèce, pleines de colère, respirant une vapeur de feu, ou répandant une odeur de fumée, ou lançant par les yeux d’horribles étincelles ;

20. Bêtes dont non seulement la morsure pouvait les exterminer, mais l’aspect même les tuer.

21. Mais même sans elles, ils pouvaient d’un seul souffle être tués, poursuivis par leurs propres œuvres, et dispersés par le souffle de votre puissance ; mais vous avez disposé toutes choses avec mesure et nombre et poids.

22. Car la souveraine puissance est à vous seul à jamais : et qui résistera à la force de votre bras ?

23. Parce que le globe de la terre est devant vous comme ce qui fait pencher une balance, et comme une goutte de la rosée d’avant le jour, laquelle descend sur la terre.[4]

24. Mais vous avez pitié de tous, parce que vous pouvez tout, et vous dissimulez les péchés des hommes à cause du repentir.

25. Car vous aimez tout ce qui est, et vous ne haïssez rien de tout ce que vous avez fait ; car ce n’est pas inspiré par la haine que vous avez établi quelque chose, ou que vous l’avez fait.

26. Mais comment quelque chose pourrait-il subsister, si vous ne l’aviez pas voulu ? ou comment ce qui n’aurait pas été ordonné par vous se conserverait-il ?

27. Mais vous êtes indulgent envers tous, parce que tout est à vous, Seigneur, qui aimez les âmes.

CHAPITRE 12.

  1. Sg. 11,15 : Leur soif n’étant pas semblable à celle des justes ; celle des Egyptiens, dans leur propre pays, dura longtemps, et les décima ; celle des Hébreux cessa dans le désert, dès qu’ils demandèrent de l’eau au Seigneur. ― Celui qu’ils tournèrent en dérision est Moïse.
  2. Sg. 11,16 : Voir Sagesse, 12, 24. ― Adoraient des serpents muets et des bêtes inutiles (supervacuas) ; le grec porte de peu de valeur, viles. On sait que les Egyptiens rendaient un culte à toutes sortes d‘animaux qu’ils entretenaient dans leurs temples, bœufs, chats, crocodiles, etc.
  3. Sg. 11,18 : Voir Lévitique, 26, 22 ; Sagesse, 16, 1 ; Jérémie, 8, 17. ― Informe ; c’est le sens du grec ; la Vulgate porte qui ne se voit pas (invisa).
  4. Sg. 11,23 : Ce qui fait pencher une balance ; le moindre poids, un grain léger.