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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1467

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7. À cela s’ajoutèrent les dérisions de l’art magique ; et la vanterie de sagesse devint un blâme avec affront.[1]

8. Ceux en effet qui promettaient de bannir le trouble et la crainte d’une âme languissante, languissaient eux-mêmes dans la dérision, et pleins de crainte.

9. Car lors même que rien du côté des spectres ne les troublait, fortement émus par le passage des animaux et par le sifflement des serpents, ils mouraient tout tremblants ; et l’air, que nul en aucune manière ne peut éviter, ils refusaient de le voir.[2]

10. Comme en effet la méchanceté est timide, elle donne un témoignage de condamnation contre elle, car toujours elle se représente d’avance les choses terribles, étant troublée par la conscience.[3]

11. La crainte en effet n’est rien que l’abandon des secours de la pensée.[4]

12. Et tandis qu’elle attend moins de secours au dedans d’elle-même, elle grossit la cause inconnue, de laquelle vient le tourment.[5]

13. Mais ceux qui pendant cette nuit vraiment impuissante, et survenue des bas et des plus profonds enfers, dormaient le même sommeil,[6]

14. Tantôt étaient fort agités par la crainte des spectres, et tantôt défaillaient par l’abandon de leur âme ; car une crainte subite et inattendue leur était survenue.[7]

15. Puis, si quelqu’un d’entre eux était tombé, il demeurait reclus sans chaînes dans cette prison de ténèbres.[8]

  1. Sg. 17,7 : Voir Exode, 7, 22 ; 8, 7.
  2. Sg. 17,9 : L’air…, ils refusaient de le voir. C’est en effet dans l’air qu’est le fléau.
  3. Sg. 17,10 : Troublée (turbala) ; se rapporte à méchanceté qui précède. ― Par la conscience (conscientia). C’est le sens formel des Septante. La Vulgate étant amphibologique, nous avons cru devoir l’interpréter par le texte grec, contrairement à Bible catholique anglaise, à celle de Scio (en espagnol), à celle d’Allioli et à celle de Loch et Reischl (en allemand).
  4. Sg. 17,11 : L’abandon, etc. ; le manque, la privation des secours que la pensée peut offrir.
  5. Sg. 17,12 : La cause inconnue ; littéralement l’ignorance de la cause.
  6. Sg. 17,13 : Impuissante. Cette nuit est ainsi appelée, soit parce qu’elle mettait les Egyptiens dans l’impuissance d’agir, soit parce qu’elle ne pouvait être ni évitée, ni éclairée.
  7. Sg. 17,14 : Par l’abandon de leur âme ; dans le grec par la trahison de l’âme ; c’est-à-dire que leur âme effrayée elle-même les abandonnait.
  8. Sg. 17,15 : Sans chaînes autres qui le retinssent que l’obscurité même qui les environnait de toutes parts. Comparer au verset 17. ― Quand le khamsin est déchaîné avec violence, l’indigène se couche dans son manteau et ne bouge plus, pour échapper autant que possible à la poussière impalpable et brûlante qui pénètre partout.