Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1468

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

16. Si en effet c’était un campagnard ou un berger ou un cultivateur, qui fût ainsi surpris, il avait à supporter une nécessité inévitable ;[1]

17. Car, d’une même chaîne de ténèbres, tous étaient liés. Ou un vent qui soufflait, ou la voix douce des oiseaux au milieu des rameaux épais des arbres, ou le violent murmure de l’eau s’écoulant avec une rapidité excessive,

18. Ou le grand bruit des pierres tombant d’en haut, la course des animaux se jouant ensemble sans être aperçus, ou la voix puissante des bêtes mugissantes, ou l’écho résonnant des plus hautes montagnes, les rendaient défaillants de crainte.[2]

19. Car tout le globe de la terre était éclairé d’une lumière pure, et s’occupait sans obstacle à ses travaux ;

20. Mais sur eux seuls s’étendait une profonde nuit, image des ténèbres qui devaient leur survenir. Ils étaient donc plus à charge à eux-mêmes que les ténèbres.[3]

CHAPITRE 18.


1. Mais, Seigneur, il y avait pour vos saints une grande lumière, et ils entendaient leur voix, mais ne voyaient pas leur visage. Et parce qu’ils ne souffraient pas les mêmes choses, ils vous glorifiaient :[4]

2. Et eux qui auparavant avaient été maltraités, parce qu’ils ne l’étaient plus, ils vous rendaient grâces, et ils demandaient la faveur que cette différence existât toujours.

3. C’est pourquoi ils ont eu une colonne ardente de feu pour guide dans une voie inconnue ; et vous leur avez donné ainsi un soleil, sans préjudice de votre bonne hospitalité.[5]

4. Ceux-là étaient assurément dignes d’être privés de la lumière, et de souffrir une prison de ténèbres, puisqu’ils tenaient renfermés vos enfants par qui la lumière incorruptible de votre loi commençait à être donnée au monde.[6]

  1. Sg. 17,16 : Une nécessité inévitable ; celle de ne pouvoir quitter le lieu où il avait été surpris par les ténèbres et la frayeur.
  2. Sg. 17,18 : Sans être aperçus. Ils entendaient le hurlement des animaux, mais ils ne les voyaient pas.
  3. Sg. 17,20 : Image, etc. L’écrivain sacré fait allusion au malheur éternel qui attendait les Egyptiens après leur mort, sous l’image d’une nuit profonde. C’est ainsi que l’enfer et la damnation nous sont représentés dans l’Evangile et dans les écrits des Apôtres. Voir Matthieu, 8, 12 ; 22, 13 ; 2 Pierre, 2, 17 ; Jude, 1, 13, etc.
  4. Sg. 18,1 : Voir Exode, 10, 23. ― Ils entendaient, etc. Cela est dit des Hébreux, suivant les uns, et des Egyptiens, selon les autres. Ces derniers se fondent principalement sur quelques exemplaires qui ajoutent le mot inimici ou ennemis.
  5. Sg. 18,3 : Voir Exode, 14, 24 ; Psaumes, 77, 14 ; 104, 39. ― Vous leur avez donné, etc. La colonne de feu leur servait de soleil. ― De votre bonne hospitalité (boni hospitii) ; c’est-à-dire le désert, où le Seigneur traita si bien les Israélites, en leur donnant, outre les colonnes de feu et de nuée, la manne, les cailles, etc.
  6. Sg. 18,4 : Une prison de ténèbres ; la plaie des ténèbres tenant les Egyptiens comme prisonniers dans les lieux où elle les avait surpris. Voir plus haut, Sagesse, 17, 16-17.